mardi, octobre 30, 2007

Mumbai style

Dernièrement, j’ai été voir 2 films au ciné. 2 films américains. Et oui. L’exception culturelle française a du mal à dépasser les frontières. Encore que ce n’est pas tout à fait vrai ici, car l’Alliance Française locale diffuse des films français (et en français, oui Môssieur) toutes les semaines. Pas de bol, la semaine dernière, Polstergay avait été nommé ambassadeur du cinéma tricolore. J’ai donc naturellement opté pour la culture McDo. Et par 2 fois. Upsize meal donc.

Le premier film ne te fera pas rêver, ami lecteur. En effet, c’est en pleine connaissance de cause que j’ai mis 10S$ (5€) par la fenêtre pour aller voir Milla Jovovitch mettre la pâtée aux zombies dans un 3ème opus très décevant de Resident Evil. Presque nul même, mais pas assez pour m’empêcher d’aller voir le 4 s’il sort un jour. Par sur, par contre, qu’Arthur m’accompagne voir un autre navet. Après l’avoir convaincu de venir, c’est en élève studieux qu’il avait parcouru le net à la recherche d’un résumé des 2 premiers volets, "de peur de ne pas tout comprendre". Dommage, car il n’y a pourtant rien à comprendre. Un vilain virus tue les gens, puis les transforme en zombies, avant que Milla ne les tue pour de bon. Scénario simple et génial.

Pour le 2nd film, c’est ce fidèle Tutur*, cette fois-ci, qui a choisi. Il est plus du genre intello alors on a été voir Sicko. Très bon. Certes, c’est du Michael Moore, donc on peut lui faire les même critiques que pour chaque film : "mais il prend parti, c’est pas objectif, il oublie de dire que ceci ou cela, ..." Oui, mais quand même, il met aussi en lumière des situations aberrantes, drôles, et choquantes. Un bon film avec, pour Tutur et moi-même, une petite séquence nostalgie lors du passage en France et notre bonne vieille sécu.
Bref, Arthur et moi avons formée une fine équipe cinématographique. Le hasard (et surtout notre préparation complètement à l’arrache) nous a fait poursuivre ce duo à l’occasion des 50 ans de Raly et Jérôme (25+25) samedi soir. Au programme, une soirée "indienne". On s’est donc dégoté des tenues colorées dans Little India que nous avons agrémentées d’accessoires pas forcément indiens. Va savoir pourquoi, on a pensé qu’une fausse moustache, un moquette poilue sur le torse et des bonnes vieilles lunettes à la Poncherello nous permettraient d’atteindre à peu de frais le Mumbai Style. Bonne rigolade à défaut d’avoir atteint le summum de la classe.
Comme dirait l’autre :"Ecoute-moi bien mon petit José, tu b..... les ménagères. Bien, tu dois avoir le cul qui brille! Mais c'est pas ça qu'on appelle la classe". Belle citation. A méditer. Et vu que je pense qu’on ne lira rien de mieux ce soir, je vais me coucher, le sentiment du devoir accompli.
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*: En me relisant, j'ai l'impression de parler d'un labrador... Tant pis, il ne m'en voudra pas trop. Enfin, j'espère.

jeudi, octobre 18, 2007

Bim, Bam, Boum

Les Singapouriens sont des homo-urbanus par excellence. Depuis leur plus tendre enfance, ces petits êtres ne connaissent que le béton, les tours et les plaisirs artificiels, dont les plus parfaites et attristantes expressions sont la myriade de malls et l’ile-parc d’attraction Sentosa. Ici, pas de nature sauvage, et peu de nature tout court.

Dieu merci, je ne suis pas singapourien. Et lorsque l’on m’a proposé de me joindre à un week-end rafting au fin fond de la jungle malaise, je n’ai pas hésité. Là où un singapourien répondrait, l’oeil plein d’étonnement face à une telle proposition et la voix remplie d’un bon sens déroutant, « Quel intérêt ? On ne peut pas faire de shopping dans la jungle.» («En vrai ?» comme dirait un pote qui se reconnaîtra), j’ai simplement dit « ok ».

C’est donc loin de ces éternels citadins que je me suis régalé pendant 3 jours. Au programme : 2 inconfortables nuits dans un van, rythmées par les arrêts dans les food-courts ouverts 24/7 sur les autoroutes malaises, 4h de treck dans la jungle, une grosse dizaine d’heures de rafting animées par la saine concurrence entre les 2 équipes dont la constitution fût aussi arbitraire que les noms ridicules (les Bim et les Bam), 2 soirées (oserais-je dire des boums ?) sur des camps dressés par les manolos qui nous accompagnaient. Et bien sur, des parties de loup-garous et de coinche d’anthologie, mais également de nombreuses sangsues, dont la minuscule taille a déclenché chez moi un sentiment mêlé de déception et de soulagement.

Un grand moment donc, digne des grandes heures de l’Asian Track, et qui restera d’ores-et-déjà comme l’un de mes plus grands souvenirs d’Asie, que je ne souhaite décidément pas quitter de si tôt.

mercredi, octobre 10, 2007

Faut vraiment être bête...

Dans la vie, tout le monde ne dispose pas des mêmes cartes à la naissance. Certains sont bâtis comme des armoires à glace, d'autres comme des crevettes. C'est comme cela. En ce qui me concerne, si j'avais été façonné comme Chabal... et bien même à ce moment là, je n'aurais pas fait de rugby. Ou alors, il aurait fallu qu'on m'enlève le cerveau. Quel sport. Quel sport de brutes. Un coup on casse la mâchoire de l'adverse, "juste pour rire", un coup on se fait piétiner, "parce que tu n'as rien à faire là", un autre on se prend le genou du copain dans la gueule, "oups, j'ai glissé". Non, vraiment, c'est pas humain.

Voici, à peu de chose près, la vision totalement primaire et stupide que j'avais du rugby il y a encore quelques années. Pour rien au monde je n'aurais fréquenté le monde de l'ovalie, trop effrayé à l'idée de me faire broyer par une armée de déménageurs. Ah, bien sûr, j'aurais pu jouer les filous et devenir demi (pas portion mais de mêlée ou d'ouverture), d'abord parce que j'ai l'impression que ces postes sont moins exposés, ensuite parce que c'est la classe. Mais même là, j'aurais pu me faire dérouiller gratos sans que l'arbitre ne siffle. "Désolé, p'tit gars, c'est dans l'esprit du jeu..." Bref, le rugby, c'était tabou. En plus, dans le 5-9, c'est moins populaire que dans le Sud-Ouest.

Aujourd'hui, je dois bien avouer que, à l'instar d'Omar Sharif, "l'ovalie, c'est ma grande passion". J'exagère peut-être un tantinet mais le coeur y est, vraiment. Et je pense que je dois cet amour à 2 évènements. Primo, la chance de n'être pas né dans un pays qui se cogne complètement de savoir ce qu'est le rugby. J'aurais pu naître en Allemagne, en Angola ou au Pérou. Mais non, ce fût la France. Et un grotesque élan de patriotisme m'a toujours fait regarder les matchs du Tournoi des 5, puis 6 Nations ou de coupe du monde. Depuis 99 notamment, et un quart d'heure de folie face aux Blacks (... euh, non, je veux dire face aux Néo-Zélandais), je vis les matchs intensément.

Intensément mais sans rien comprendre. Contrairement au foot, où il suffit de poser 2 t-shirts par terre pour faire un but et jouer n'importe où avec n'importe qui, l'ovalie ne s'apprivoise pas facilement et ne s'offre pas à toi sans effort. Il me semblait qu'être bête était un avantage au rugby. Que nenni. Sans être inaccessibles, les règles sont plus subtiles que chez les voisins du ballon rond. Et en plus, pour pimenter le tout, certaines règles ne sont pas écrites (on reconnaît bien là la touche so British) et sont classées dans la catégorie fourre-tout qu'est "l'esprit du jeu". Je trouve cela presque poétique. C'est ici qu'entre en jeu, tel Chabal en impact player, la 2nde intervention divine qui m'a permis de tomber en amour avec la begigue: Giogio.

Patient comme pas 2, toujours en train de t'expliquer les règles, de refaire le match avec toi (même quand tu t'en fous)... Mon gros pruneau californien aura été un professeur hors-norme. Si bien qu'aujourd'hui, c'est avec une joie indescriptible que je me lève en plein milieu de la nuit pour aller me planter, une pinte de Guinness à la main (bah oui, le rugby, c'est aussi l'esprit "3ème mi-temps"), devant l'écran géant du Chijmes pour regarder les Chabal, Michalak et autre Dominici cirer le banc lors des grands matchs. Ah que c'est bon...

Sauf que bien sûr, le plus bête dans l'histoire, c'est peut-être bien moi. Je me suis laissé embarquer joyeusement dans un week-end rafting au beau milieu de la jungle malaise sans regarder comme il se doit le calendrier. Donc adieu la demi-finale, l'écran géant ou la pinte de Guinness... Prie très fort avec moi, petit lecteur, pour que ce ne soit pas notre dernier match et qu'on aille en finale taper les Argentins!

jeudi, octobre 04, 2007

Déjà vu

Ma quête du logement parfait touche presque à sa fin. Et après plus de 15 jours (seulement 15 jours me dirait mon double), je n'en suis pas mécontent. Mieux, j'en suis ravi. En effet, j'ai enfin quitté le médiocre hôtel de passes qu'est le miteux Hotel 81 @ Chinatown. Service minimum, pas de petit déjeuner et on est prié de payer d'avance. Bref, pas très accueillant. Tant mieux, d'ailleurs, car cela m'a motivé à trouver mieux.

Mais ce fut dur. En à peine quelque mois, le marché immobilier est devenu complètement crazy. La plupart des loyers se sont envolés, les augmentations flirtant avec les taux d'intérêt de certains organismes de crédit par téléphone: +30%, +50%, voire même +150% (véridique) en l'espace d'un Asian Track. Gloups. Bref, trouver à pas cher et bien placé revient à résoudre la quadrature du cercle.

Heureusement, cher petit lecteur, si les visites que j'ai pu enchaîner ont trop souvent frôlé l'abominable, voire le squatt de clandestins chinois, et trop rarement flirté avec le convenable, mes recherches furent ponctuées de rencontres aussi nombreuses qu'imprévues et agréables.

Que ce soit Russell (drôlissime quadragénaire singapourien qui parait presque plus jeune que moi, c'est dire), Kimiko (amusante japonaise qui habite désormais chez le sus-nommé Russell), Anastasia (charmante russe d'origine ouzbek qui m'a proposé de venir habiter avec elle et sa coloc australienne d'origine philippine - le caractère totalement improbable d'une telle colocation m'a presque poussé à accepter sur le champs), Shanya (Sri-Lankais ayant vécu en Californie et qui était sur la même longueur d'onde que moi) ou Ronny (stéréotype de l'allemand bien éduqué, parfaitement bilingue, adorable, et bien entendu aussi grand et blond que je suis frisé), chacun fut un personnage à part entière et je regrette de ne pas être scénariste pour pouvoir te présenter ma propre version de l'Auberge Espagnole.

Depuis hier donc, en reviens-je-à-mes-moutons-je, j'ai emménagé dans mon ancien chez moi, à Sims Ville. S'il ne s'agit, pour l'instant, que d'un hébergement temporaire (1 semaine), j'hésite déjà à rester jusqu'à fin du mois de janvier et du bail de Sylvain, mon coloc. Malheureusement, je crains fort que la bonne demi-heure de transport quotidienne depuis Paya Lebar ne fasse pas le poids face à la perspective alléchante d'un 2mns door-to-desk (et j'exagère à peine) offerte par un autre appart en centre ville. Réponse ce dimanche.

Enfin, j'aimerais terminer ce post sur une petite note de fraîcheur made in France venue me surprendre lors de mon pélerinage à la Mecque du capitalisme façon indienne, j'ai nommé le toujours surpeuplé Mustafa Center. En effet, le bon point de la semaine revient à Bibi dont j'ai réintégré le blog dans mes liens (à droite). C'est le moins que je puisse faire pour récompenser son inattendu coup de fil en plein milieu de mes courses. Vu la fréquentation de mon site, cela devrait au moins décupler les visites sur le sien.