mercredi, octobre 10, 2007

Faut vraiment être bête...

Dans la vie, tout le monde ne dispose pas des mêmes cartes à la naissance. Certains sont bâtis comme des armoires à glace, d'autres comme des crevettes. C'est comme cela. En ce qui me concerne, si j'avais été façonné comme Chabal... et bien même à ce moment là, je n'aurais pas fait de rugby. Ou alors, il aurait fallu qu'on m'enlève le cerveau. Quel sport. Quel sport de brutes. Un coup on casse la mâchoire de l'adverse, "juste pour rire", un coup on se fait piétiner, "parce que tu n'as rien à faire là", un autre on se prend le genou du copain dans la gueule, "oups, j'ai glissé". Non, vraiment, c'est pas humain.

Voici, à peu de chose près, la vision totalement primaire et stupide que j'avais du rugby il y a encore quelques années. Pour rien au monde je n'aurais fréquenté le monde de l'ovalie, trop effrayé à l'idée de me faire broyer par une armée de déménageurs. Ah, bien sûr, j'aurais pu jouer les filous et devenir demi (pas portion mais de mêlée ou d'ouverture), d'abord parce que j'ai l'impression que ces postes sont moins exposés, ensuite parce que c'est la classe. Mais même là, j'aurais pu me faire dérouiller gratos sans que l'arbitre ne siffle. "Désolé, p'tit gars, c'est dans l'esprit du jeu..." Bref, le rugby, c'était tabou. En plus, dans le 5-9, c'est moins populaire que dans le Sud-Ouest.

Aujourd'hui, je dois bien avouer que, à l'instar d'Omar Sharif, "l'ovalie, c'est ma grande passion". J'exagère peut-être un tantinet mais le coeur y est, vraiment. Et je pense que je dois cet amour à 2 évènements. Primo, la chance de n'être pas né dans un pays qui se cogne complètement de savoir ce qu'est le rugby. J'aurais pu naître en Allemagne, en Angola ou au Pérou. Mais non, ce fût la France. Et un grotesque élan de patriotisme m'a toujours fait regarder les matchs du Tournoi des 5, puis 6 Nations ou de coupe du monde. Depuis 99 notamment, et un quart d'heure de folie face aux Blacks (... euh, non, je veux dire face aux Néo-Zélandais), je vis les matchs intensément.

Intensément mais sans rien comprendre. Contrairement au foot, où il suffit de poser 2 t-shirts par terre pour faire un but et jouer n'importe où avec n'importe qui, l'ovalie ne s'apprivoise pas facilement et ne s'offre pas à toi sans effort. Il me semblait qu'être bête était un avantage au rugby. Que nenni. Sans être inaccessibles, les règles sont plus subtiles que chez les voisins du ballon rond. Et en plus, pour pimenter le tout, certaines règles ne sont pas écrites (on reconnaît bien là la touche so British) et sont classées dans la catégorie fourre-tout qu'est "l'esprit du jeu". Je trouve cela presque poétique. C'est ici qu'entre en jeu, tel Chabal en impact player, la 2nde intervention divine qui m'a permis de tomber en amour avec la begigue: Giogio.

Patient comme pas 2, toujours en train de t'expliquer les règles, de refaire le match avec toi (même quand tu t'en fous)... Mon gros pruneau californien aura été un professeur hors-norme. Si bien qu'aujourd'hui, c'est avec une joie indescriptible que je me lève en plein milieu de la nuit pour aller me planter, une pinte de Guinness à la main (bah oui, le rugby, c'est aussi l'esprit "3ème mi-temps"), devant l'écran géant du Chijmes pour regarder les Chabal, Michalak et autre Dominici cirer le banc lors des grands matchs. Ah que c'est bon...

Sauf que bien sûr, le plus bête dans l'histoire, c'est peut-être bien moi. Je me suis laissé embarquer joyeusement dans un week-end rafting au beau milieu de la jungle malaise sans regarder comme il se doit le calendrier. Donc adieu la demi-finale, l'écran géant ou la pinte de Guinness... Prie très fort avec moi, petit lecteur, pour que ce ne soit pas notre dernier match et qu'on aille en finale taper les Argentins!

7 commentaires:

Eric a dit…

Ah, tu me fais plaisir là Steven! Cette coupe du monde je la vis à fond également!!
On a été énormes contre les "Greys", on va fumer nos meilleurs ennemis anglais, se taper les Argentins ou les SudAfs en finale...Bref, qu'on nous l'apporte (j'aurais pu me laisser aller à un vilain jeu de mots là-dessus tiens...)cette coupe, et vite!!

Unknown a dit…

Hé faudrait pas oublier qu'on revient de loin..
... il est une autre image dont les JT ont préféré détourner les yeux : l'en-avant de Traille à Michalak. Dans les longs et abondants compte-rendus de l'extraordinaire-quart-de-finale victorieux du XV de France contre les All Black, pas un mot sur l'irrégularité de l'essai français. Pour voir les présentateurs de JT transformés en supporters
http://arretsurimages.net/post/2007/10/08/TF1-le-quinze-de-france-et-len-avant

Giogio il explique çà comment ?

C'est dans les règles fourre-tout ? Ou alors c'est comme "l'excel du rationaliste" avec l'option coup de coeur ?

Vite ramenez nous la coupe quand même ! On la mérite aussi !

Unknown a dit…

Franchement le plus drôle (si vous avez le temps) c'est de se payer les commentaires qui suivent le document (orienté) d'arrêt sur image.

C'est assez long mais bon...
Encore une fois pour une analyse de la désinformation : c'est édifiant.

Un renvoi sur youtube qui en vaut la peine
http://youtube.com/jp.swf?video_id=ugVH1OfrAKA&eurl=http%3A//arretsurimages.net/post/2007/10/08/TF1-le-quinze-de-france-et-len-avant%3Fpub%3D1&iurl=http%3A//img.youtube.com/vi/ugVH1OfrAKA/default.jpg&t=OEgsToPDskJhkX4fLDeWvWW3P-v8JD5x

Et pour exciter les lecteurs amateurs de foot : au moins le rugby a instauré la vidéo pour l'arbitrage.

Ces "brutes" seraient t'elles plus intelligentes que ces footeux ?

Steven a dit…

Je vous invite a ecouter la reponse de Michou a la question d'un journaliste anglosaxon. Le Nelson Monfort local ne semble en rien deroute.

http://www.scoopeo.com/videos/trop-fort-michalak

Steven a dit…

Quant a l'en-avant, en bon francais, je ne l'ai pas vu...

morgan_fr a dit…

Moi j'ai la chance de regarder les matchs sur TV5 Monde. On a Philippe Saint Andre aux commentaires et c'est vraiment un plus...
Bon, les rosbeef, on va les demonter alors?!?

Eric a dit…

Un avant gout du match de samedi chez les anglais..."Hmmmm Chabal!"

http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/sport/rugby_union/article326083.ece